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Musée d'Archéologie méditerranéenne : guide des collections. Editions Artlys, Paris, 2013.

Cette figurine représente un homme debout, nu. Dans le visage rond les yeux sont marqués de deux trous forés qui étaient probablement incrustés, le nez est indiqué par une arête et les oreilles par deux légères protubérances, la bouche est entaillée par une grande fente. Le corps long et mince n'a plus de bras mais on devine les attaches au niveau des épaules, les seins sont marqués par deux trous, le sexe portait sans doute un étui phallique, les deux jambes sont nettement séparées. Elle a été taillée dans une pointe de défense d'éléphant (la tête étant située du côté de la pointe). Cette matière desséchée sur une longue période présente un aspect fendillé, quelques clivages et cassures. Cette statuette appartenait à la collection Claude Anet, nom de plume d'un écrivain suisse qui accompagna l'égyptologue suisse Edouard Naville lors d'une de ses campagnes dans les années 1910/1920 en Haute Egypte, peut-être dans la région d'Abydos. Cette statuette pourrait donc en provenir, Abydos étant un des hauts-lieux de l'époque prédynastique. Les statuettes masculines de ces époques si anciennes font partie du matériel funéraire et se retrouvent dans les tombes de personnages importants ; mais leur présence est plus rare que celle de leurs similaires féminins, surtout sous une forme aussi réaliste. Elles appartiennent en général au type qualifié de “barbu” car le menton est très allongé mais elles sont dépourvues de jambes et de bras ou alors le corps est représenté par une plaque rectangulaire. Cette statuette est donc exceptionnelle et fait le pendant à la statuette féminine très semblable et de même époque que possède déjà le musée. Aux côtés des vases en terre cuite ou pierre, palettes losangiques ou zoomorphes, épingles et hommes “barbus”, ils élargissent la collection des objets de cette lointaine époque de formation de la civilisation pharaonique. Gisèle PIERINI


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