Jean Pellotier (1923-1967)
« À la recherche du style spécifique de la peinture »

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Après Arthur Aillaud (2021), le musée de la Vallée expose Jean Pellotier (2022) dont les racines sont aussi en Ubaye. L’exposition rassemble peintures et dessins conservés dans la sphère privée ainsi que deux écrits sur l’art. Le premier, Delacroix (1951) publié chez Hypérion, le second, Goya et la peinture présente. Recherche du style spécifique de la peinture (1951-53), resté inédit.

Exposition Jean Pellotier au musée de la Vallée à Barcelonnette © MdlV

Entre figuration et abstraction

À l’instar des peintres des années d’après-guerre, Jean Pellotier abandonne toute maîtrise académique au profit d’une pratique spontanée en prise directe avec « sa nécessité intérieure » (Michel Tapié). Comme ses contemporains, le peintre fait sienne une certaine mise en relief de la matière picturale ; une matériologie expressive ; une gestualité assez spontanée, et tente de concilier « abstraction » et « figuration ».

Four à chaux. Jean Pellotier. Coll. Part. © Musée de la Vallée, Barcelonnette

Jean Pellotier multiplie les expositions à Paris (Galerie Claude Bernard, Salon de Mai, Salon des Réalités Nouvelles), aux États-Unis et en Europe. En 1964, membre du groupe français « Nord-Sud » (avec Bogart, Marfaing, Lindström, Pouget), il expose dans plusieurs villes suédoises (Lund, Stockholm, Verberg, Göteborg).

Peintre et critique d’art

Jean Pellotier s’intéresse et questionne très tôt l’histoire de l’art pour mieux comprendre le « sens de la peinture présente », mais aussi la teneur de son propre engagement artistique. Grâce à sa profonde connaissance des arts et de la peinture en particulier, l’artiste, natif de Lyon, se rendra très vite à Paris où il fera d’importantes rencontres (les peintres Hans Hartung, Jean Revol, le galeriste Claude Bernard…), et n’aura de cesse d’interroger la peinture des artistes qu’il admire (Delacroix, Goya, Cézanne, Van Gogh…). Dans son texte « Goya et la peinture présente » (1951-53), véritable Musée Imaginaire du peintre, Jean Pellotier dévoile également son admiration pour ses contemporains et aînés, Soulages, De Staël, et surtout Hartung qu’il croise : « Qu’attendre d’autre qu’Hartung ? » (Pellotier, 1953).

Paysage industriel (Vaise, Lyon). Coll. Part. © Musée de la Vallée, Barcelonnette

Une œuvre inachevée qui pose question(s)

L’artiste trop tôt disparu (44 ans) laisse une œuvre inachevée. On peut légitimement s’interroger sur ce que Jean Pellotier aurait produit s’il avait vécu aussi longtemps que ses compagnons d’exposition (Marfaing, Bogart, Lindström, Pouget, Maryan, César, Viola…). Quel aurait été « son style » ; quels auraient été ses choix et ses orientations ? Cette œuvre, en suspens, pose aussi la question aux commissaires de l’exposition : quelle sélection opérer parmi les œuvres laissées à la postérité ? L’artiste aurait-il fait le(s) même(s) choix ? Cette question restera sans réponse.

Jean Pellotier dans son atelier parisien. Coll. Part. © MdlV

L’exposition de Barcelonnette, la toute première dans un musée, est construite autour d’un parcours de vie en lien avec le territoire ubayen et interroge aussi ce que Jean Pellotier, critique d’art, appelait « le style spécifique de la peinture » produite dans les années 1950-1965, marquées par l’éclosion d’un grand nombre de mouvements artistiques.

Dossier de presse de l’exposition en téléchargement sur le site internet : www.museedelavallee.fr

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