Exposition Marie Hugo, la Camargue en héritage

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Marie Hugo, née en Petite Camargue, est peintre, graveur, lithographe et plasticienne.

Formée à la gravure et à la lithographie à l’École des Beaux-Arts de Montpellier, elle travaille au côté de son père, le peintre Jean Hugo avant de s’installer à Hong Kong et Londres, où elle s’initie à la peinture murale pour de grandes commandes publiques.

Dans les années 1980, Marie Hugo revient d’Asie et de ses nombreux voyages en Orient et en Inde avec dans ses malles l’encre de Chine, la calligraphie, des sujets végétaux, lotus et bambous, des techniques de fabrication du papier, une palette de couleurs dont ses œuvres témoignent toujours.

La Camargue, Marie Hugo l’a reçue en héritage de son père Jean, membre de la Nacioun Gardiano, ami de Folco de Baroncelli de Joseph d’Arbaud, Fanfonne Guillierme et de la famille Aubanel dans les années 1920. Leurs visites au mas de Fourques à Lunel, sont retracées dans l’album photo familial. Enfant, dans les années 1960, Marie passait du temps dans l’atelier de son père. Jean Hugo a représenté la Camargue comme un univers onirique peuplé d’hommes centaures galopant, trident au poing après des taureaux noirs, de bergers, de licornes dans des paysages de pins parasols, cyprès, oliviers couronnés de ciel bleu.

En Camargue qu’elle parcourt à cheval au fil des saisons entre 1985 et 1990, Marie Hugo revient aux sources des paysages lagunaires qu’elle décline à la gouache en bleus et roses : la digue de Cacharel, le Grand Radeau, le Vaccarès. Dans les années 2000, à l’encre de Chine, elle trace des cornes par centaines comme dans une abrivado sans fin et des cannes comme des bambous. Médusa, une sculpture de maille métallique, mascotte aquatique transparente joue avec l’eau, l’air et la lumière, ici entre mer et terre, nous ramène aux origines.

Il y a dix ans, en 2015 Marie Hugo est invitée par Luc Jalabert à réaliser la mise en scène de la corrida Goyesque d’Arles. On y retrouve sa gamme de bleus et de roses, les taureaux bien sûr, l’encre de chine et, d’un bleu du ciel, le labyrinthe d’un minotaure astrologique tracé sur l’arène.

De cette œuvre éphémère vouée à s’effacer et s’enterrer dans le sable au fil de la corrida, demeurent les projets de médaillons sur les burladeros, le rideau de scène, l’affiche, les photos aériennes d’Hervé Hôte et le souvenir extraordinaire d’avoir eu, comme page blanche l’amphithéâtre romain d’Arles.
Du 1er décembre 2025 au 21 juin 2026, le Musée de la Camargue invite Marie Hugo à retracer son lien avec un territoire, ses paysages et sa culture qu’elle a reçus en héritage.

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