La Fondation Vasarely d’Aix-en-Provence consacre de juin 2025 à février 2026 une exposition à l’artiste Claire Vasarely (1909-1990). Intitulée, Claire Vasarely, une vie dans la couleur, il s’agit de la première rétrospective dédiée au travail de l’artiste. Elle retrace trente ans de création depuis ses débuts à Budapest à la fin des années 20 jusqu’à ses derniers travaux à Paris au cours des années 50. Cette exposition rend hommage à une figure majeure de l’art hongrois de la première moitié du XXe siècle trop longtemps éclipsée par la renommée internationale de son époux, Victor Vasarely (1906-1997) figure de l’art optique et cinétique.
Née Klára Spinner à Budapest, Claire Vasarely étudie à partir de 1929 au Műhely (L’Atelier), une école d’art créée sur le modèle du Bauhaus à Weimar. Au Műhely, elle se forme aux arts graphiques réalisant des affiches et des publicités, et rencontre Győző Vásárhelyi (Victor Vasarely) lui aussi étudiant dans cette école.
Durant les années 30, Claire Vasarely travaille intensément. Elle poursuit, à Paris, son activité de graphiste publicitaire, peint et dessine des motifs textiles pour les soieries de Lyon.
Contrainte de quitter la France pendant la Seconde Guerre mondiale, elle retourne à Budapest et continue son activité de journaliste de mode, initiée à Paris, en écrivant dans des journaux et magazines hongrois sur la mode et le monde culturel parisien et hongrois.
À son retour à Paris, tout en continuant son travail de dessinatrice de motifs textiles, elle se lance dans la réalisation de tapisseries et initie une longue collaboration avec les ateliers Tabard à Aubusson.
Alors qu’elle se passionne pour cette technique, son activité artistique se termine à la fin des années 50. Elle se consacre désormais à la carrière de son mari, Victor Vasarely, devenue la figure centrale de l’art optique et cinétique, en prenant la direction de son atelier. Bien que Claire Vasarely ait joué un rôle clé dans la création artistique et la promotion de l’œuvre de son mari, son propre talent a été largement ignoré par l’histoire de l’art.
Cette première rétrospective, que la Fondation Vasarely lui consacre, s’attache à faire découvrir la diversité du travail de cette artiste oubliée pour lui redonner sa place parmi les nombreuses femmes artistes actives au XXe siècle que l’on ne cesse de redécouvrir et qui ont contribué à écrire l’histoire de l’art.
Elle s’organise à partir d’un choix d’une centaine d’œuvres ainsi que de nombreuses archives inédites présentées dans un parcours chronologique qui se déploie à partir des différentes techniques abordées par l’artiste au cours de ces trente années de création : dessins et affiches publicitaires, peintures, dessins de mode, motifs textiles, tapisseries, mettant ainsi en lumière la richesse et la diversité de sa création.