Pendant l’année Frédéric Mistral, des visites à thème au musée provençal

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Dans la bibliothèque du fondateur du musée, fidèlement restaurée en 2021, moulage du buste de Frédéric Mistral par Constant Roux, Grand Prix de Rome (1937), dont l'original orne la cour d'honneur du Musée Provençal © Musée Provençal, Marseille

Bien connu des provençaux et des membres du Félibrige qui y installa jadis son siège, le Musée Provençal à Marseille partage une filiation directe avec le Museon Arlaten, établi en 1904 par Frédéric Mistral dans l’hôtel de Laval-Castellane à Arles. Dans le cadre de l’Année Mistral portée la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, un programme de visites à thème en 2023-2024 y mettra tout particulièrement en lumière la personnalité de Frédéric Mistral, figure de proue de l’ethnographie provençale au début du XXe siècle, à travers une œuvre qui éclaire ce versant de la personnalité de l’écrivain et son temps : les Memòri et raconte (Mémoires et récits), publiés en 1906 et qui connurent aussitôt un grand succès auprès du public.

Inauguration du buste de marbre de Frédéric Mistral dans la cour d'honneur du Musée Provençal en présence de Madame Mistral, des membres du Félibrige et de Constant Roux, sculpteur, juin 1937, archives du Musée Provençal

À ce titre, le parti muséographique du Musée Provençal (1928) est très directement héritier de l’appel lancé par Frédéric Mistral lors de la création du musée d’Arles : les thèmes qui émergent à Château-Gombert sont analogues à ceux mis en scène au Museon, source formelle et conceptuelle de cette institution marseillaise en cours de restauration depuis 2021 grâce au soutien des collectivités. Parce que ces structures eurent une longue évolution, il a été décidé d’y mener à bien une reconstitution fidèle de certains espaces. Si la maison natale des fondateurs a été ainsi rendue à son état d’origine depuis 2022, permettant d’apprécier leur espace mental et leur cadre de vie, les salles d’exposition se sont sédimentées au cours du XXe siècle et leur restauration prend en compte l’accroissement permanent des collections. Des propositions et sous propositions de restitution ont donc été envisagées, en particulier pour les dioramas que possède le musée depuis son origine et qui furent soigneusement calqués sur ceux créés il y a un siècle au Museon.

Vue du foyer du diorama de la "cuisine provençale" (1928), après restauration et reconstitution (2022) © Musée Provençal, Marseille

Par leur puissance évocatrice et leur présentation didactique, ces dioramas occupent une place prépondérante. La « cuisine provençale » d’une part, rassemble avec sa gatouille et son estramàgi, tous les éléments constitutifs d’une cuisine comparable à celles que l’on pouvait encore trouver à la fin du XIXe siècle dans les bastides et les mas provençaux. Par sa qualité et son caractère fonctionnel, ce diorama fut le théâtre de plusieurs films, notamment un reportage de Marcel Pagnol en 1936 dédié aux traditions de Provence qui remporta alors un vif succès. La  « chambre provençale » d’autre part, évoque, dans l’esprit de « la visite à l’accouchée » figurée à Arles, le cadre de vie d’une famille de la bourgeoisie à travers une chambre à coucher entièrement meublée et garnie. Conçues comme un véritable écho du passé, ces visites à thème du musée seront régulièrement entrecoupées de lectures d’extraits des Mémoires et Récits. Ainsi, dioramas historiques, œuvres d’art et objets domestiques reprendront vie, au même titre que certaines traditions populaires avec lesquelles le « Maître de Maillane » avait noué une relation assurément intime et poétique.

Renseignements sur le site internet du musée : www.museeprovencal.com

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