Le retour du « Claude de Cimiez » au musée d’Archéologie de Nice / Cimiez

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La Ville de Nice a récemment enrichi les collections de son musée d’Archéologie par l’acquisition d’une sculpture antique remarquable : une tête en marbre blanc représentant l’empereur Claude (10 av. J.-C. – 54 apr. J.-C.). Découverte à Cimiez, sur le site de l’antique Cemenelum, cette œuvre rare témoigne du raffinement de l’art impérial romain et du rôle central de Claude dans l’histoire de la province des Alpes Maritimae (fig. 1 et 2). Fils de Drusus et d’Antonia Minor, petit-fils d’Auguste, Claude fut un administrateur érudit et réformateur, qui accorda notamment le droit latin à Cemenelum.

Le « Claude de Cimiez de Face
© Johan Maillot
Le « Claude de Cimiez de profil
© Johan Maillot

Attribuée avec certitude à Claude grâce aux travaux de Danièle Terrer et d’autres spécialistes, la tête présente les traits caractéristiques des portraits julio-claudiens : une chevelure rigoureusement agencée, des rides marquées et un regard soucieux. Cette sculpture de 23 cm de haut, bien conservée malgré un nez brisé, constitue un type inédit, venant enrichir l’iconographie impériale du Ier siècle.
Découverte en 1937, lors de travaux de réhabilitation de l’hôtel Régina, par l’architecte Louis Milon de Peillon, elle fut longtemps conservée dans sa famille. Malgré les tentatives du musée pour l’acquérir, elle échappa aux collections publiques jusqu’à son rachat par le collectionneur Christian Levett, en 2012. Après la fermeture de son musée à Mougins en 2023, Levett proposa à la Ville de Nice de déposer et de céder l’œuvre, permettant enfin son retour à Nice.

Cette tête complète idéalement la présence, dans les collections, de la statue d’Antonia Minor (fig. 3) et d’une dédicace à son nom, formant un triptyque emblématique de l’importance de Claude dans l’histoire locale. Elle s’inscrit désormais dans le nouveau projet scientifique et culturel du musée, qui entend faire de la famille impériale un axe structurant de la future muséographie, centrée sur l’évolution du statut administratif de la cité romaine.

Installée au cœur même de son lieu d’origine, la sculpture retrouve ainsi sa pleine légitimité historique et patrimoniale. Son acquisition illustre la volonté municipale de préserver et valoriser un passé prestigieux, en donnant aux publics niçois et aux visiteurs l’occasion de renouer avec les

La mère de Claude, Antonia minor
© Musée d’Archéologie de Nice / Cimiez

racines antiques de leur territoire. 

Le « Claude de Cimiez » devient, à ce titre, une figure tutélaire du musée, incarnant le lien entre mémoire antique et ambition culturelle contemporaine.

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