Une exposition sur la Corse romaine au musée de Bastia

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Le musée de Bastia et le musée de site archéologique de Mariana s’associent pour une exposition temporaire « Corsica Rumana, une île méditerranéenne à l’époque romaine ». Celle-ci sera présentée au public au musée de Bastia du 6 juillet au 21 décembre 2024.
À l’issue de la première guerre punique dans la seconde moitié du IIIe siècle av. n.è., la Corse fut le premier territoire hors d’Italie à être conquis par la puissance romaine. 150 ans plus tard, vers 100 av. n.è. une colonie de citoyens romains fut déduite à Mariana. Vers 80 av. n.è. c’est la colonie d’Aléria qui est fondée. Mais Alalia/Aleria a déjà une longue histoire avec l’arrivée des Phocéens, dès le VIe siècle av. n.è., puis des Étrusques et enfin des Romains. La position géographique privilégiée des deux cités en fait deux pôles économiques de la Corse romaine, véritables plaques tournantes pour les échanges entre l’intérieur de l’île et l’Italie toute proche, ainsi qu’avec le reste du monde méditerranéen.
De fait, la connaissance de la Corse romaine s’est longtemps concentrée sur les sites urbains d’Aleria et de Mariana, sur lesquels les archéologues œuvrent depuis plus d’un siècle. L’archéologie, plus que toute autre discipline offre la possibilité de valoriser et de transmettre la connaissance d’un territoire, toujours en évolution. Or depuis une vingtaine d’années, le service régional d’archéologie, très investi sur le terrain, a non seulement multiplié les prescriptions archéologiques préventives mais également accompagné une ambitieuse politique d’archéologie programmée en milieu terrestre comme sous-marin qui a ouvert de nouvelles problématiques et permis de mieux mesurer le phénomène romain en Corse.

Proposition de reconstitution 3D d’un moulin hydraulique à roues horizontales, IIe-IIIe s. de n.è., fouille préventive site de Mariana / Procojo (Lucciana) 2022, © Archéorelief, réal. L. Écard, d’après S. Longepierre

L’exposition Corsica Rumana, qui, au-delà de l’étude de la présence et de l’action de Rome sur le territoire corse, a pour ambition de se détacher de l’acception traditionnelle de la notion de romanisation, trop simplement réduite à son aura colonisatrice. Ainsi, cette exposition dresse un panorama de la Corse romaine en révélant pour la première fois au public des collections récemment mises au jour sur l’île et en s’appuyant sur des prêts complémentaires issus de musées français ou italiens. La scénographie propose un véritable voyage dans la Corse romaine accessible à tous les publics. Elle offre un écrin à des objets de la vie quotidienne, témoins d’un certain art de vivre à la romaine en Corse, agrémenté de reconstitutions et de restitutions en 2 et 3D qui permettent de se projeter dans cette histoire révélée par l’archéologie. .

Bague en or constituée de trois fils soudés et dotée d’un chaton ovale maintenant une intaille en jaspe rouge orné d’un motif de centaure prêt à tirer une flèche, Ier s. av. n. è. / Ier s. de n. è., fouille préventive site de Mariana / Pruniccia (Lucciana) 2018, cliché Pascal Druelle

En parallèle de cette mostra, un catalogue d’exposition rassemble une quinzaine d’articles et des notices d’œuvres qui prolongent nos questionnements scientifiques et apportent notamment un regard renouvelé sur la pénétration de la culture romaine dans la société insulaire, l’inscrivant pleinement dans sa dimension méditerranéenne.

Affiche de l’exposition, création kalli-graphic Flora Ambrosini

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