Les diables d’Ocumicho, Mexique

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La collection de diables d’Ocumicho offerte en don manuel au musée municipal de Barcelonnette et approuvée par la Commission scientifique régionale d’acquisition (CSRA avril 2024) a été réunie entre 1980 et 2000 par Cécile GOUY-GILBERT, ethnologue anthropologue dont les origines familiales sont en Ubaye, partie à la rencontre des femmes artisanes-céramistes de la communauté purépecha du village d’Ocumicho situé dans l’État du Michoacán au Mexique.

Il s’agit d’un ensemble de 30 pièces réalisées en terre cuite (au four rond) et modelées essentiellement à la main qui mettent en scène principalement des diables dans diverses situations. Ces représentations du diable, considérées aujourd’hui comme un art « traditionnel », sont dues à un certain Marcelino vivant autour des années 1940-1960 qui un jour « a rencontré le diable dans la barranca située à l’entrée de son village » et en a créé les toutes premières figures.

Après sa mort brutale, les femmes du village se sont mises aussi à créer le diable et produire, en rivalisant d’imagination, des masques colorés de Diables ; des animaux fabuleux (« alebrijes »), des scènes érotiques (« tapadas »), mais aussi des scènes religieuses : des nativités et épisodes de la vie du Christ ou de la Vierge de Guadalupe. Et enfin, des scènes de la vie quotidienne et des petits métiers comme les colporteurs et vendeurs de cruches.

« Nous sommes devant un très bel échantillon des arts populaires mexicains réalisé par des femmes céramistes indiennes purépechas qui expriment une grande multiplicité de thèmes ayant trait à la fois à leur propre culture et à l’imaginaire général caractéristique de ce pays. Leur présence fera écho à d’autres pièces déjà acquises par le Musée de la Vallée. » (Aline Hémond*)

Après les masques mexicains (Donation COUFFIGNAL, 2023), ces pièces inédites remarquables viennent aussi compléter la présence des arts populaires du Mexique en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, représentés dans les collections des musées de Marseille, le Musée d’Arts Africains, Océaniens et Amérindiens (legs RECHEINBACH, 1992) et de Cannes, le Musée des explorations du monde, anciennement musée de la Castre.

* Aline Hémond, directrice du Département d’Anthropologie. LESC-EREA, Université Paris Nanterre.

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